Parachat Vayikra – un petit acte pour une grande leçon

 

 

  Revenir sur ses actes, prendre conscience de ses erreurs et avoir le courage de les reconnaitre, voilà en substance le message que nous transmet l’un des Grands du peuple juif. « Lorsque le Prince, le roi d’Israël fautera… » : A la suite de ces quelques mots de la parachade cette semaine, la Torah nous donne des prescriptions très précises quant aux sacrifices qui devront être apportés pour réparer la faute du roi d’Israël. Rachi souligne, dans son commentaire, que les lettres du terme acher, qui désigne la conjonction de temps (lorsque) dans ce verset, forme le mot ocher, qui signifie le bonheur. Le choix de ce mot n’est pas anodin. Il vient signifier : heureuse la génération dont le roi donne assez d’importance à sa faute pour agir afin de l’expier. Racontons une histoire qui met en scène le Steipler, grand décisionnaire de la génération passée. Alors qu’il était déjà âgé et fatigué, et qu’il ne sortait plus de chez lui depuis plusieurs mois, il entra dans une salle de réception de Bné-Brak, où l’on célébrait une bar-mitsva. Tous les invités furent très étonnés de le voir et se demandèrent quel lien familial justifiait la venue d’un si grand sage. Chacun savait qu’il ne se rendait plus même aux mariages et autres festivités de sa famille. La curiosité était donc à son comble. Un honneur hors du commun Le Steipler s’avança lentement et s’approcha de l’enfant. Ce jeune garçon de treize ans avait le privilège de voir s’avancer jusqu’à lui le Rav Kanievsky en personne ! Le Rav lui dit quelque mots, le félicita, et s’en alla. Immédiatement après le départ du vénérable décisionnaire, les proches du jeune homme s’approchèrent pour savoir ce que le grand sage lui avait dit, et qui valût la peine d’un déplacement si inattendu. Devant le tourbillon de question, le jeune garçon répondit simplement : Le Steipler est venu me demander pardon. Comment ? Pardon ? Mais de quoi ?, lui demanda-t-on, encore plus surpris. Il y a six ans, j’avais 7 ans, il m’avait fait une remontrance car il avait cru que j’avais étudié la Torah au moment de la prière. Il m’en avait fait le reproche. Mais un peu plus tard, il s’était aperçu que mon livre de prière ressemblait étrangement à un livre d’étude, et qu’en fait, j’avais fait ma prière, comme tous les autres fidèles. Il n’avait pas voulu s’excuser de son erreur sur le moment, car un petit enfant (katan) n’est pas apte à pardonner. Il s’était donc renseigné sur mon nom et mon âge. Et depuis six ans, il avait pris son mal en patience, attendant que je devienne bar-mitsva. Et en effet, dès le premier jour de ma majorité religieuse, en ce soir de ma bar-mitsva, il est venu pour m’honorer de sa présence, et surtout pour réparer la « faute » qu’il avait commise il y a quelques années, et me demander pardon. De cette histoire presque anodine, nous apprenons à la fois l’humilité, la conscience, et la responsabilité des Sages d’Israël, qui grâce à leur niveau spirituel et d’étude de la Torah, ont compris l’importance de chacun de leurs actes. Le Steipler, en venant à cette bar-mitsva, nous donne une leçon. Si un homme aussi grand que lui, a jugé nécessaire de produire un effort presque au-dessus de ses forces en se déplaçant pour demander pardon à un enfant, il est clair que nous devrions bien souvent en faire autant ! Chaque jour, comme il en est d’ailleurs la coutume de le faire lors de la récitation du Chémaavant de dormir, nous devrions tous dresser le bilan des bonnes et des moins bonnes actions, afin d’agir en conséquence et d’être pardonné par D.ieu, et par notre prochain. Ainsi, demain sera vraiment un nouveau jour, nous offrant l’extraordinaire alternative de devenir meilleur…  

 

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