Paracha Bamidbar – Notre destin commence maintenant

 

 

 

Si la Torah donne une grande valeur à l’ascendance (ze’hout havoth) et aux origines familiales, notre tradition met également l’accent sur notre potentiel personnel, qui nous ouvre toutes les portes…

Au début du livre de Bamidbar, D.ieu ordonne à Moché rabbénou de faire le recensement des Bné-Israël : « Vous vous adjoindrez un homme par tribu, qui sera le chef de sa lignée paternelle (roch léveth havotav)» (Nombres 1 ; 4).

On le voit, la Torah accorde une place importante au potentiel personnel de chacun, qui lui permet de prendre en main son destin. Dans ce cas, un homme peut devenir, comme le montre le verset, un véritable patriarche pour sa descendance.

Pour illustrer ce principe, une petite anecdote : un jour, un homme tout aussi ignorant qu’orgueilleux, alla trouver un grand sage, car ils étaient en désaccord sur un certain sujet.

Comment te permets-tu de me tenir tête ? Ne sais-tu pas que je viens d’une famille importante, demanda l’orgueilleux.

Souhaitant lui montrer la véritable portée de la notion de généalogie et d’aristocratie selon la Torah, le Sage lui répondit :

Il est vrai que tu es descendant d’une lignée importante, mais dans la mesure où tu n’es pas très érudit en Torah, tu es la fin de cette lignée. Alors que de mon côté, je suis peut-être descendant de moins grands hommes que toi, mais du fait que je mette toute mon ambition pour appliquer la volonté divine, et que j’y consacre mon temps et mon énergie, je suis sans doute à la tête d’une grande lignée !

A ce propos, nous allons rapporter une histoire qui met en scène le fameux Rav Ména’hem-Mendel de Kotsk, encore enfant.

Un feu avait enflammé tout le quartier où il habitait. La situation était dramatique car les maisons étaient construites exclusivement de bois. Bon nombre de Juifs voyaient donc leurs maisons partir en cendres, avec tout ce qu’elles contenaient, en quelques minutes.

La plus belle descendance

La maman du petit Ména’hem-Mendel qui n’avait que dix ans au moment des faits, pleurait à chaudes larmes. Pour la consoler, il lui dit :

Pourquoi pleures-tu, maman ? Il ne s’agit que de bois et de meubles !

Mon fils, lui répondit-elle en lui caressant doucement les cheveux. Je ne pleure pas seulement pour notre maison et nos meubles, mais surtout par ce que dans notre maison, se trouvait un parchemin, qui contenait toute notre généalogie.
C’est le seul que nous possédions, et il est en train de se consumer dans les flammes.

Le petit Mendelè dit à sa mère, avec tout le sérieux des grandes promesses :

Ne pleure pas maman. Je te promets que lorsque je serai grand, avec l’aide de D.ieu, je commencerai à écrire une belle méguila yo’hassine une belle lignée généalogique, toute nouvelle, qui commencera par moi.

Voici l’engagement qui permit au petit Mendelè de devenir le grand Rebbé de Kotsk, respecté par ces centaines de ‘hassidim, et dont on étudie encore aujourd’hui les enseignements.

Il est vrai que nous appelons D.ieu dans nos prières endisant : « Notre D.ieu, D.ieu de nos pères » (élokénou, éloké avoténou), ce qui est une façon de mentionner le mérite de nos ancêtres (ze’houth avoth), qui ont œuvré pour laTorah. Mais on remarquera que l’on dit, avant de mentionner que D.ieu fut le D.ieu de nos pères, notre D.ieu (élokénou), pour signifier que même si l’ascendance est une notion importante, ce qui compte avant tout, c’est la volonté personnelle, les ambitions profondes et individuelles.

Nous ne devons donc pas seulement nous considérer comme la suite d’une destinée familiale, mais avoir l’élan, le courage et l’ambition d’être, chacun à notre niveau, à la tête d’une lignée qui commencera par nous-mêmes, et qui donnera les plus beaux fruits, la plus belle descendance.

 

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