Parachat Pin’has – Préserver les repères

 

 

 

«Afin que la communauté de D. ne soit pas comme un troupeau sans berger.» (Nombres ch.27, v.17)

Un enseignement plus grand

Dans la ville de Nicolsbourg, en Tchécoslovaquie, dès qu’un homme érudit était invité, le Rav Mordékhaï Banet et sa communauté se réunissaient en son honneur et l’écoutaient prononcer des paroles de Torah.

Lors de la visite de Rabbi Yaacov de Lissa, le fameux auteur du «Nétivot Hamichpat», la communauté réunie buvait ses dires, émerveillée de son éloquence. A la fin de son discours, le Rav Banet prit la parole et posa une question. Celle-ci remettait en cause le principe que le Rav venait de démontrer durant son discours. Au lieu de répondre à la question, Rabbi Yaacov de Lissa descendit de l’estrade comme s’il concédait et remettait lui-même en question ses propos.

Le Rav de la ville rentra ensuite chez lui. Après une longue réflexion, il réalisa que sa question n’en était pas une et qu’il était possible de réexpliquer facilement le principe exposé par Rav Yaacov de Lissa. Il s’empressa d’aller lui présenter ses excuses et lui dit:«Je te demande pardon, ma question n’était pas fondée. Pourquoi ne m’as-tu pas répondu devant l’assemblée ?»

Rabbi Yaacov répondit : «Je savais que j’avais raison, cependant je n’ai pas répondu à ta question pour ne pas te faire honte devant tes fidèles. Que D.ieu me préserve que par ma faute, les fidèles de ta communauté remettent en question la crédibilité de leur maître, croyant à tort qu’il n’est pas un homme de Torah. Étant de passage, il valait mieux que je sois celui qui passe pour un ignorant.»

Respecter la confiance d’autrui

Dans cette histoire, le Rav Yaakov de Lissa avait raison mais il a préféré se taire pour ne pas décrédibiliser le dirigeant de l’endroit. Il a jugé qu’il était bien plus important de respecter son interlocuteur que de prouver absolument la véracité de ses dires.

Ainsi, nous apprenons que lorsqu’il nous arrive de faire escale quelque part, notre regard est extérieur, donc le plus souvent critique. On nous offre la possibilité de nous exprimer et c’est à nous de garder une réserve et de veiller à ne pas entacher la confiance qu’une communauté porte à son guide car elle est la base de toute transmission. Il serait grave que notre passage laisse l’assemblée d’Israël sans berger si elle en arrivait à perdre cette confiance.

 

 

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