Parachat Matoth – La parole créatrice

 

 

 

Nos sages nous ont transmis l’idée que la parole est engageante et créatrice. Si nous respectons scrupuleusement nos promesses, D.ieu fera des miracles pour nous aider à réaliser nos propres ambitions…

Dans la paracha de Matoth, il est question des voeux (nédarim) émis par les hommes, comme l’exprime le verset : «Lorsqu’un homme prononcera un voeu, il ne devra pas profaner ses paroles. Il devra appliquer tout ce qui sortira de sa bouche» (Nombres 30; 3).

Le sens premier de ce verset indique l’engagement de chaque Juif lorsqu’il prononce un voeu (néder) : à partir du moment où une personne s’est engagée, elle devra tenir sa promesse. Si elle se trouve dans l’impossibilité de l’appliquer, elle pourra dans certains cas l’annuler «officiellement» par une procédure rabbinique appelée atarath nédarim.

Ce verset contient cependant un deuxième sens, rapporté par le Ben Ich ‘Haï, qui nous raconte une anecdote véridique.

Rabbi Akiva avait emprunté de l’argent à une femme aisée. Comme c’est la coutume, il chercha des témoins ou des garants à cette transaction. Mais il n’en trouva pas. Aussi, Rabbi Akiba s’engagea à rembourser cet argent à une date fixée, et il prit D.ieu et l’une de ses créations, l’océan, comme garants de cet emprunt.

Malheureusement, à la date fixée, Rabbi Akiva tomba malade et il fut dans l’impossibilité de se déplacer pour rendre l’argent. La créancière s’en alla devant l’océan et leva les yeux au ciel en disant : «Maître du monde, Rabbi Akiva m’a emprunté de l’argent, et vous avez été ses témoins. Toi D.ieu et ta création l’océan, vous avez été ses garants. Je viens donc réclamer mon dû. Payez-moi ce que Rabbi Akiva s’est engagé à me rembourser en ce jour.»

L’océan comme émissaire

Quelques temps auparavant, une princesse qui se trouvait sur un bateau de l’autre côté de la mer, eut un moment d’étourdissement : elle laissa tomber un bijou d’une très grande valeur. Les vagues emportèrent cette pierre précieuse. Et au moment où la créancière émettait sa demande de remboursement, ces mêmes vagues firent tomber à ses pieds le bijou de la princesse, qui avait la même valeur que la dette de Rabbi Akiva. La somme fut donc remboursée en temps et en heure grâce à D.ieu et par l’océan.

Quelques jours plus tard, lorsque Rabbi Akiva fut rétabli, il alla trouver cette femme pour la rembourser. Elle lui révéla ce qui s’était passé et lui apprit donc qu’il ne lui devait donc plus rien.

Le Ben Ich ‘Haï (xixème siècle) nous permet de bien comprendre cette anecdote. D.ieu avait à sa disposition une multitude de moyens pour rembourser cette femme, comme par exemple faire tomber une bourse du ciel. Mais Il a choisi la mer comme intermédiaire. Pourquoi ?

Parce qu’un homme comme Rabbi Akiva, qui applique scrupuleusement le verset de notre paracha, et respecte toujours ses engagements, a une influence sur les événements. D.ieu va «réaliser» les paroles d’un juste qui donne tant de valeur à un engagement. Les paroles d’un tel homme vont forcément avoir une réalité.

Comme on le voit, la parole est engageante.

En hébreu biblique (lachone hakodech), le mot davar veut dire une chose, mais également une parole. Cela signifie qu’une parole entraîne forcément un acte, une action, une chose concrète, et ne peut donc rester nulle et non avenue. Sur le plan personnel, si nous parvenons à tenir nos promesses, les accords passés avec nos interlocuteurs (qu’ils soient professionnels ou privés), à comprendre que la parole est engageante, alors D.ieu fera des miracles pour nous aider à réaliser nos ambitions, et pour que très bientôt nos prières concernant l’avènement du messie soient écoutées, bimhéra beyaménou, Amen.

 

 

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