Parachat Matoth – Lever le doute

 

 

 

« Et vous serez innocents devant D.ieu et devant le peuple d’Israël » (les Nombres 32,22))

Un jour, le Ktav Sofer, fils du ‘Hatam Sofer, célèbre commentateur de la Torah, dirigeait une réunion rabbinique en Hongrie. Ce genre d’évènements n’était pas habituel et pour les rendre encore plus agréables, chacun apportait un petit objet symbolique rare de sa région et de ses ancêtres.

Le Ktav Sofer avait également apporté un objet qu’il leur présenta : «Je vais vous montrer quelque chose d’unique.Je le tiens de mon père. Lui-même l’avait reçu de son père et ainsi de suite de père en fils et de maître à élève depuis le Beth hamikdach. Voici un shékel hakodech, une pièce de monnaie de l’époque du temple.»

Le Ktav Sofer, enjoué, fit passer la pièce dans l’assemblée afin que tous puissent l’observer. Cependant, au bout de quelques minutes, après avoir fait le tour des personnes présentes, elle ne revint pas à son propriétaire.

Gêné, le Rav demanda s’il pouvait la récupérer. «Quelqu’un l’a probablement confondue avec l’une de ses pièces et les a échangées par inadvertance», se dit-il. Il convia alors les membres de l’assemblée à vérifier leurs poches. Tous les Rabbanim s’exécutèrent mais sans résultat.

Puis, toujours plus gêné, le Ktav Sofer demanda à chacun de vérifier la poche de son voisin, pensant sincèrement à un égarement de leur part, et sachant que personne n’était sorti de la salle depuis que l’on avait fait circuler la pièce en question.

Un homme âgé, un de ses disciples, se lève et alors et demande au Rav de bien vouloir patienter un quart d’heure. Le Ktav Sofer accepte puis, sur le point de relancer la recherche, il constate que le vieillard insiste : encore un quart d’heure… Le temps s’écoule. De plus en plus impatient, le Rav s’inquiète de ne plus revoir son objet précieux.

L’homme le supplie d’attendre quelques minutes de plus. Soudain, le chamach, bedeau de la communauté, pousse la porte et s’écrie avoir trouvé le shékel en secouant les nappes ! Personne ne comprend pourquoi ce vieillard avait tant insisté, d’autant que cela sous-entendait qu’il était le coupable. Les yeux de tous les Rabbanim se rivèrent vers lui, attendant une explication.

L’homme se leva et leur dit : « Lorsque je suis venu à cette réunion, j’avais également apporté un shékel hakodech provenant de mes ancêtres depuis le Beth hamikdach. Le Ktav Sofer ayant montré le sien et étant dirigeant de la réunion, il m’était délicat de faire de même.

J’ai aussitôt pensé que si mon voisin fouillait ma poche et trouvait le shékel rarissime, les soupçons se tourneraient contre moi. C’est pourquoi je voulais retarder la fouille le plus possible. Maintenant que cette pièce a été retrouvée, je suis rassuré et je peux vous montrer la mienne.»

Certaines situations peuvent s’avérer délicates. Il faut arriver à trouver le moyen de les clarifier. Nous nous devons d’être droits envers D.ieu comme envers les hommes au point que personne n’ait même à nous juger favorablement si notre comportement prêtait à confusion. Nous devons prévenir toute situation ambigüe en adoptant une attitude transparente mais également nous justifier au moindre doute.

 

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